lundi 3 octobre 2016

Alep, ville martyr

Le point de vue d’un homme de gauche

 

Devoir d’indignation

Devrait-elle, cette gauche, se taire quand l’assassin n’est plus George W. Bush mais Vladimir Poutine ?

PAR DENIS SIEFFERT 
PUBLIÉ LE 28 SEPTEMBRE 2016
Revue Politis





   « À l’heure où les bombes s’abattent sur Alep, notre indignation peut-elle encore servir à quelque chose ? Nos concitoyens sont à ce point saturés d’images dramatiques qu’il est devenu impossible de mobiliser les consciences. Leur réaction n’est certainement pas d’indifférence, mais d’incompréhension et de désarroi. Pourtant, oui, nous avons le devoir de parler, d’écrire et peut-être de hurler devant le massacre commis par l’infernal tandem Assad-Poutine. Nos protestations n’arrêteront évidemment pas le bras du crime, mais elles peuvent au moins nous permettre de régler un vieux compte avec une vision du monde qui devrait définitivement appartenir au passé. Un compte avec ces restes de pensée binaire et ces résurgences d’esprit de système qui, parfois encore, nous aveuglent. Il faudrait être avec Poutine pour être parfaitement anti-américain. Il faudrait condamner les déclarations de François Hollande à l’ONU parce que c’est François Hollande. Il faudrait excuser ce qui se passe en ce moment à Alep au nom de l’histoire longue du colonialisme et de la longue histoire des crimes occidentaux. Il faudrait trouver mille raisons pour justifier l’intervention russe, au mépris de l’évidence.
Mais qui est ce « nous », muet ou embarrassé, dont je parle ? C’est la gauche critique. Celle de Mélenchon et du PCF, notamment [1]. La gauche anti-guerre, celle qui a condamné l’invasion américaine en Irak, en 2003, cette monstruosité qui a inauguré un cycle de violences sans fin. Cette gauche qui dénonce si justement le commerce des armes, et stigmatise les liens coupables de la France avec l’Arabie saoudite. Cette gauche qui n’oublie jamais le conflit israélo-palestinien, énorme et originel contentieux entre les puissances occidentales et le monde arabo-musulman.
Devrait-elle, cette gauche, se taire quand l’assassin n’est plus George W. Bush mais Vladimir Poutine ? J’entends bien que la Russie a été humiliée, et comme sortie de l’histoire après l’effondrement de l’URSS. J’entends bien qu’elle se sent menacée à ses frontières par les installations de l’Otan. Je conçois qu’elle veuille sauver ses bases syriennes sur la Méditerranée. Mais rien ne justifie le massacre d’Alep, et notre silence complice. La pluie de bombes larguées au cours du week-end dernier sur la grande ville du nord a fait au moins deux cents morts. Selon l’ONG Save the children, beaucoup sont des enfants, comme près de la moitié des blessés hospitalisés. Suprême raffinement, l’aviation russe utilise des bombes à sous-munitions et un nouveau type de projectiles qui permettent de détruire un immeuble entier en un seul impact, et de pénétrer jusqu’au fond des abris souterrains où les familles trouvent refuge. Les convois sanitaires sont systématiquement ciblés, comme les hôpitaux. On retrouve à Alep la tactique du carpet bombing, dont Vladimir Poutine avait usé en Tchétchénie. Au cours de l’hiver 1999-2000, les bombardements russes avaient ainsi causé la mort de près de 200 000 Tchétchènes. Et Grozny était devenue la ville au monde la plus détruite depuis la Seconde Guerre mondiale. Va-t-on devoir inscrire Alep dans cette funeste lignée ? La violence extrême de la Russie rejoint celle de la famille Assad. Tuer « un million de martyrs » s’il le faut pour garder le pouvoir, avait prévenu un jour Rifa’at, l’oncle de Bachar. Au nom de l’asabiyya, la préservation du clan…
La guerre contre le terrorisme n’est évidemment dans tout cela qu’un très médiocre alibi. Rappelons qu’il y a, en quelque sorte, deux conflits distincts en Syrie. L’un à l’est du pays, mené par la coalition contre Daech. L’autre, à trois cents kilomètres de là, dans ce qu’on appelle la « Syrie utile », celle des grandes villes de l’ouest : Alep, Idlib, Homs, Hama, Damas, Deraa. C’est là que l’insurrection est née et s’est développée à partir de mars 2011. C’est cette Syrie, et cette insurrection, qui est frappée par la Russie et le régime. Ce sont majoritairement les habitants de ces régions qui fuient le pays. L’amalgame entre les deux guerres est au cœur du mensonge poutinien. Ce n’est pas Daech qui est visé à Alep, pour la bonne raison que cette organisation n’y est pas, repoussée qu’elle a été par les rebelles.
Si beaucoup est mensonge dans le discours russe et celui de Bachar Al-Assad, tout ne l’est pas. Au sein de l’insurrection, il est vrai que les jihadistes du Front Al-Nosra, rebaptisé récemment Fateh Al-Cham (Front de la conquête du Cham), ont pris au fil des années de plus en plus d’importance. Ce mouvement, dont les dirigeants ont été complaisamment sortis de prison par Bachar Al-Assad en septembre 2011, s’est renforcé à mesure que le régime durcissait la répression. Il a participé de la militarisation de la guerre civile, servi d’alibi à Damas pour attaquer l’insurrection et massacrer des centaines de milliers de civils. Mais il n’est pas vrai que la rébellion a disparu. Il n’est pas vrai qu’il n’y a pas d’interlocuteurs non jihadistes qui puissent s’inscrire dans une perspective de règlement politique. Il est surtout erroné de croire encore que Bachar Al-Assad est celui qui fait barrage aux jihadistes. Il est, depuis 2011, celui qui les renforce. »
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[1] Le PCF a cependant publié lundi un communiqué demandant « un cessez-le-feu immédiat ».

28 commentaires:

  1. Ce qui se passe en Syrie s'appelle un massacre. Bombarder, frapper, punir (on l'a fait avec l'Irak on a vu le résultat). Se demander ce qu'on peut faire pour amener la paix et non pas pour qu'une partie gagne sur l'autre. Triste. J'ai honte.

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  2. Nos propres escadrilles ne sont pas sur ce front de l'Ouest, mais pourvu qu'à Mossoul elles ne bombardent pas les quartiers d'habitation.

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  3. Il faut aller regarder les photographies d'Alep "before and after" http://www.mymodernmet.com/profiles/blogs/before-and-after-aleppo-syria?context=tag-photo#.V_KxVRe2WSo.twitter

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    1. « Ce que malheureusement je crois, c’est que la Syrie telle qu’on l’aimait -je ne parle pas du tout du régime- la société syrienne, de même qu’on aimait la société libanaise d’avant la guerre qui a duré 15 ans, ne sera plus jamais la même. C’est un monde qui se termine et demain les entrepreneurs de travaux publics vont se jeter sur la Syrie comme des vautours comme ils l’ont fait au Liban et il y aura une nouvelle dépossession encore plus grave des Syriens et de la société syrienne. Demandez aux Irakiens et demandez nous à nous Libanais, le pays ne nous appartient presque plus. Il est aux mains des familles milliardaires de droite et de gauche ».

      (Georges Corm - conférence : retour sur l’actualité du Moyen-Orient)

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  4. Il paraît non seulement que je fais "l'éloge" de Denis Sieffert dans ma note mais qu'en plus c'est seulement à cause de ses positions contre Israël !

    Alep ???

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    1. Ajout : Faut-il donc considérer l'association "La paix maintenant" comme un groupe anti-israélien ? C'est en effet de sa philosophie et de ses positions que je me sens le plus proche.

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    2. C'est lamentable et indécent. Voilà un blog (l'AVS) qui utilise le drame syrien pour cracher son venin habituel. Et au passage étaler sa stupidité (la preuve)

      NB. Je n'ai jamais pensé qu'il combattait l'antisémitisme.

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    3. Annick,ce propos n'a pas été tenu par l'AVS mais par Momo.

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    4. Oui, je sais. C'est la note de l'AVS que je mets en cause. Momo suit (en plus il est tellement prévisible qu'on sait d'avance ce qu'il va dire!) Mais utiliser le drame syrien (comme autrefois le Darfour) pour dénigrer des combats légitimes... Cela de la part de personnes plutôt « va-t-en guerre » -si je me rappelle nos anciennes 'discussions'- et pas vraiment favorables à l'accueil des réfugiés, syriens ou autres, ça sent l'hypocrisie à plein nez. Si les tenants de ce blog s'intéressent tant à la Syrie, au Congo, qu'ils en fassent une note, comme tu as fait. S'ils compatissent au sort des yazidis, eh bien qu'ils relaient l'information du père Patrick Desbois. C'est vrai que personne ne parlent des Yazidis.

      Non, la note de l'AVS pas d'autres ambition que de dénigrer autrui.

      PS. J'ai regardé "Bibliothèque Médicis" et écouté le Père Patrick Desbois et l'historien Saul FRIEDLÄNDER, un autre humaniste, que je ne connaissais pas.

      PPS. Pour Marius, par ex, autre blogueur sympathique, les Yazidis, ce sera si on a le temps... les chrétiens d'abord. Vous voyez (je m'adresse à tous ceux qui me liront) y'a du boulot...

      NB. Je répète : le blog en question ne combat pas l'antisémitisme. Ce combat mérite mieux...

      Bonne journée.

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    5. "Voilà est un vrai humaniste :
      « Le père Patrick Desbois est parti à la rencontre des réfugiés Yazidis en Irak qui lui ont raconté leur calvaire sous la tyrannie de Daech. Selon lui, c'est un véritable « génocide » qui est à l'œuvre dont il est urgent de nommer et punir les coupables.
      Le père Patrick Desbois est prêtre, mais un prêtre plutôt particulier, qui se donne pour mission de «porter la mémoire». Dans les années 2000, il est parti en Europe de l'Est sur les traces des charniers de la «Shoah par balles» commise par les Einsatzgruppen nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Ses travaux ont été reconnus sur le plan international. Depuis 2014, le père Desbois n'est plus sur la trace des juifs ukrainiens, mais en Irak, à la rencontre des Yazidis persécutés par Daech. En appliquant la même méthode que pour les charniers d'Europe de l'Est, il est allé à la rencontre de survivants dans des camps de réfugiés Yazidis, interrogeant plus de 110 personnes. Les femmes racontent leurs viols, leur mise en esclavage par les bourreaux de Daech, les enfants, souvent traumatisés, comment ils ont été drogués, dressés à poser des bombes. Des récits glaçants réunis dans un livre intitulé La fabrique des terroristes. »
      http://www.lefigaro.fr/international/2016/09/28/01003-20160928ARTFIG00289-pere-desbois-le-massacre-des-yazidis-est-un-genocide-sans-coupables.php?xtor=EPR-211"

      C'est signé Allegra en commentaire sous sa note.
      Faut des nuances...

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    6. Oui, c'est ça... en commentaire sous sa note qui parle... des Palestiniens ! Je voulais dire une note visible par tous. Les grands médias ne disent rien non plus du bateau pour Gaza. La plupart des gens n'en savent rien, sauf s'ils lisent l'AVS....

      Bonne soirée.

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    7. Annick,

      Je peux comprendre ton coup de "gueule" - je le partage même en partie - mais voilà, en démocratie, il y a place pour des positions et des intérêts différents et divergents. Il y a aussi d'autres citoyens d'origine juive qui pensent différemment que l'AVS. D'ailleurs, au vu de la relégation quasi aux oubliettes désormais de sa blogosphère à partir de sa page d'accueil, je pense que l'Obs ne la fait subsister que pour ses sponsors publicitaires.

      Tu sais, très sincèrement, je crois que qui que nous soyons, nous avons tous des indignations auxquelles nous sommes plus sensibles qu'à d'autres. J'ai vérifié ça vis-à-vis de moi-même. L'important, c'est de demeurer inquiet et critique de soi à soi. Et, au fond, je crois que tu seras d'accord avec moi.

      Tu comprendras aussi ceci : Depuis des années, Momo fouine à la recherche de tout ce que j'écris et qu'il pourrait exporter en le déformant sur son blog d'adoption (AVS) ou sur l'un ou l'autre proche de la même sensibilité (de droite). Souvent, je ne relève pas mais quand ça touche à l'absurde et jusqu'au risible, des fois, je relève juste ici chez moi, et juste pour pouvoir apposer le point d'exclamation qui me soulage.
      Il est à l'affût du moindre de mes soi-disant faux-pas. C'est aussi pour cela (mais pas que) que j'ai tenu à apporter des nuances à tes deux interventions.


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  5. A écouter : le billet de Sophia Aram sur France-Inter : https://www.franceinter.fr/emissions/le-billet-de-sophia-aram/le-billet-de-sophia-aram-03-octobre-2016

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  6. Eh bien, puisque nous sommes nombreux à nous intéresser à la Syrie (et à ce blog) je suggère la lecture d'un livre : « Pas de printemps pour la Syrie. Les clés pour comprendre les acteurs et les défis de la crise ». 28 spécialistes donnent leur point de vue.
    Je ne l'ai pas lu mais j'ai découvert son existence en écoutant la conférence donnée en septembre à l'UCL en Belgique sur le thème "L'Europe face à la 'radicalisation' : de la nécessité d'un engagement commun !"
    J'ai apprécié entre autres l'humour de François Burgat. Oui, « l 'UCL sauve l'honneur ».
    Parce que c'est bien cela la démocratie : permettre à tout le monde de s'exprimer.

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    1. Tout le monde à condition d'avoir au moins deux neurones et quelque chose à dire. La salle a bien ri, et moi aussi, à l'évocation de l'imam Chalgoumi.
      Je m'éloigne du sujet, mais c'est tellement triste ce qui se passe dans le monde... On dirait qu'on ne sait régler les problèmes qu'à coup de bombes. Que ce soit en Irak, en Syrie, au Liban, au Yémen, à Gaza, en Libye, etc... on bombarde. Ca relève presque de la psychiatrie. Et quand on sait qu'on fabrique des armes de plus en plus sophistiquées il y de quoi s'inquiéter. Quel avenir pour nos petits-enfants ?

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    2. Merci Annick pour ce conseil de lecture, je vais me procurer ce livre.

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  7. Je sais, c'est du détail tellement indécent par rapport à la tragédie de la Syrie et de la ville d'Alep en particulier, mais je tiens tout de même à réagir sèchement à la xième attaque de Momo en xième déformation de mon propos. Il s'est empressé de rapporter un morceau de ceci sur l'AVS, et pour la première fois, sur le blog de Casimira :

    "Depuis des années, Momo fouine à la recherche de tout ce que j'écris et qu'il pourrait exporter en le déformant sur son blog d'adoption (AVS) ou sur l'un ou l'autre proche de la même sensibilité (de droite). Souvent, je ne relève pas mais quand ça touche à l'absurde et jusqu'au risible, des fois, je relève juste ici chez moi, et juste pour pouvoir apposer le point d'exclamation qui me soulage.

    Et je m'adresse directement à lui :

    1) la précision entre parenthèses "de droite" n'est nullement une injure sous ma plume ;
    2) je songeais au blog de Clairvaux et anciennement à celui de Vlad qui sont nettement des blogueurs de droite ;
    3) je ne pouvais évidemment pas penser à celui de Casimira (que je connais très peu) puisque jusqu'à aujourd'hui, tu n'avais jamais encore (pour ce que j'en ai lu) utilisé ce blog pour ton occupation favorite me concernant ; pas non plus au blog de Nabum pour la même raison.

    Please, Momo, oublie-moi ! Ce serait aussi salutaire pour toi que pour moi. Et moi, j'ai vraiment un urgent besoin de sérénité car la santé de mon homme m'inquiète et qu'il est hospitalisé depuis hier.

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    1. J'ai jeté un rapide coup d'oeil. Rien de nouveau sous le soleil... C'est sans intérêt, Plume. Momo est tellement peu finaud qu'il n'a même pas réalisé l'inanité de sa réflexion sur Denis Sieffert. Ses amis de l'AVS se sont bien gardés de l'éclairer.

      Au passage, ce n'est pas vrai que l'islamisme soit un sujet tabou. Faut écouter Zemmour... Ce n'est pas le cas non plus des intervenants de l'UCL. Ils sont intéressants car ils posent les bonnes questions, celles qu'on ne pose jamais : pourquoi ? Que faire ? Que faire contre la 'radicalisation' (terme inapproprié puisque la majorité des 'djihadistes' n'ont pas de culture religieuse) qui est une des expressions de l'islamisme. Et si le vocabulaire emprunte au religieux le problème est d'abord politique et ne pourra se résoudre que par une approche politique. Pour cela il est nécessaire d'avoir une réflexion sur la politique internationale (Le bilan des années Obama, par ex, est hélas loin d'être à la hauteur de son prix Nobel de la Paix), et aussi sur nos propres responsabilités et contradictions. C'est peut-être là que ça coince... Mais on n'y échappera pas, sauf à faire le jeu de Daesh. Daesh s'en prend à la fois aux musulmans, à l'islam et à nos sociétés plurielles. Et tous ceux (la majorité) qui sont, soit dans la pensée binaire, soit dans le rejet font le jeu de Daesh.

      Un petit mot sur ce que F. Burgat appelle avec beaucoup d'humour la « chalghoumisation » des élites musulmanes. Il y un vrai "danger à manipuler la représentation des acteurs politiques du groupe qu'on veut dominer... » Quand l'Etat, soutenu en l'occurrence par les institutions juives, choisit l'interlocuteur musulman qui lui convient, que celui-ci n'a aucun soutien à la base (cherchez les erreurs) il y a problème : on n'est plus dans le dialogue mais dans le monologue. Et si on regarde un peu le parcours, plus que confus, de l'imam en question... on est en plein double-langage. Un comble.

      J'aime l'expression de Tariq Ramadan, « l'agir ensemble » plutôt que le vivre-ensemble.

      Nelson Mandela disait : « ce qui est fait pour nous sans nous est fait contre nous ».

      Bonne journée.

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  8. Chère Plumeplume,qu'en pensez-vous ?

    Il y a tellement moins de monde à Bruxelles, juste quelques centaines de personnes devant le Berlaymont, que lorsque les vrais humanitaires organisent une manifestation à travers la ville pour Gaza, mais au Berlaymont, vous y étiez sûrement !Quant aux slogans, pourquoi Assad et Poutine ne sont-ils pas comparés à Hitler, pourquoi pas d'équation entre la croix gammée et le croissant ? Ça c'est réservé à l'état sioniste. https://www.rtbf.be/info/dossier/la-syrie-entre-contestation-et-repression/detail_manifestation-a-bruxelles-contre-les-bombardements-sur-alep?id=9421810

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  9. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  10. Allegra,

    Oui, j'ai appris d'abord par un ami qui y était, qu'il n'y avait pas eu beaucoup de monde devant le Berlaymont pour dénoncer les massacres à Alep, je le regrette fort.

    Mon fils a participé une fois à une manifestation pro-palestinienne à Bruxelles et a été si choqué des slogans en effet antisionistes et antisémites qu'il s'en est désolidarisé et l'a quittée non sans interpeller directement et vertement ceux qui étaient à sa proximité.

    Pour ce qui concerne le conflit israélo-palestinien, c'est à partir des publications de "La Paix Maintenant" avant tout que je me forge mon opinion.

    P.S. A propos de votre "vous y étiez sûrement !" avec ce point d'exclamation qui indique que vous en doutez, c'est blessant en effet. J'aurais bien voulu accompagner l'ami qui faisait le déplacement...
    Vous n'avez pas dû lire plus haut que mon homme connaît un gros problème de santé et qu'il est hospitalisé depuis quelques jours.

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  11. J'ai une question pour vous, Allegra. Momo a écrit un commentaire sur votre blog qui me met une fois de plus en cause à sa façon allusive habituelle me concernant. Il prétend que si j'ai mis en ligne cet article concernant Alep, c'est seulement pour faire l'éloge de Denis Sieffert à cause de ses positions contre Israël. (Vous pouvez vérifier chez vous). Où est-ce que je fais l'éloge de l'auteur de cet article, dites-moi ? Je n'avais même pas trop prêté attention au nom de l'auteur de l'article mais au fond de celui-ci, et qui interpelle la gauche et sans doute particulièrement l'extrême-gauche concernant son manque indignation vis-à-vis des exactions commises par l'allié de Bachar Al-Assad, Poutine.
    Cet article me paraît important parce qu'il pointe du doigt "l’asabiyya", la préservation du clan Al Assad, quitte à faire un million de victimes...(Je songe aussi que Hafez Al-Assad a non seulement offert l'asile à un des plus importants nazis génocidaires, Aloïs Brunner, mais en a fait un de ses meilleurs conseillers en matière de torture pour ses Services de police.)

    J'ai aussi voulu le publier parce que son auteur interroge de façon très critique cette gauche radicale en ces termes et que je l'approuve bien sûr :

    "Nos protestations n’arrêteront évidemment pas le bras du crime, mais elles peuvent au moins nous permettre de régler un vieux compte avec une vision du monde qui devrait définitivement appartenir au passé. Un compte avec ces restes de pensée binaire et ces résurgences d’esprit de système qui, parfois encore, nous aveuglent. Il faudrait être avec Poutine pour être parfaitement anti-américain. Il faudrait condamner les déclarations de François Hollande à l’ONU parce que c’est François Hollande. Il faudrait excuser ce qui se passe en ce moment à Alep au nom de l’histoire longue du colonialisme et de la longue histoire des crimes occidentaux. Il faudrait trouver mille raisons pour justifier l’intervention russe, au mépris de l’évidence."

    Mais en fait qui lit vraiment en blogosphère ?

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  12. Désolée, je suis tellement fatiguée que j'ai dû corriger et republier mes deux derniers commentaires.

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  13. Merci Plume pour cet espace de réflexion et de dialogue. Je m'étonne d'apprendre, sous la plume de Sieffert, qu'il y aurait (encore) quelque accointance entre la gauche critique et la Russie. Poutine, dont l'objectif est de mater toute rébellion à n'importe quel prix, ne s'est jamais soucié des populations civiles. Ce fut le cas en Afghanistan, en Tchétchénie, aujourd'hui en Syrie. Le communiqué du PCF est bienvenu.

    Je viens de lire un article d'Eric Gozlan qui tient un blogs sur l'Obs. J'apprends qu' « il n’est pas religieux mais pense qu’il est possible d’arriver à la paix par la religion (puisque les guerres partent souvent de celle-ci). C’est pour cette raison qu’il s’emploie en France à travailler sur le dialogue interreligieux et ce notamment avec l’Imam Chalghoumi et l’Imam d’Auxerre Birbach (...) »(« Time of Israël ») Ce n'est pas de l'humour. On connaît le 1er 'imam', j'apprends que le second est un imposteur, désavoué par les responsables musulmans mais « nouveau chouchou du Crif » avec tout ce que cela signifie... Faut peut-être arrêter de prendre les gens (et les musulmans en particulier) pour des imbéciles et arrêter de parler avec des personnes qui ne représentent rien. Comme je le disais plus haut, on est en pleine manipulation (politique). C'est dangereux et alimente l'antisémitisme.

    On connaît les nom des principaux membres de la toute nouvelle Fondation pour 'l'Islam de France. Parmi eux l'écrivain Tahar Ben Jelloun et le réformateur Ghaleb Bencheikh. Ouf. On ne joue plus dans la même cour. A suivre.


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  14. Plumeplume,
    Désolée d'apprendre que votre compagnon est malade. Je ne vous souhaite aucun mal, même si certains de vos propos, politiques, ou personnels, me déplaisent.
    Soyons franches ! D'accord, Momo vous met en cause, mais ne vous est-il pas arrivé plus souvent qu'à votre tour de vous moquer de lui ? Et alors que depuis deux ans environs, j'ai pris la décision de ne pas parler de vous sur mon blog, sauf si vous m'y poussiez par vos propres propos, n'avez-vous pas commencé ce nouveau blog par des billets qui me prenaient pour cible ? L'ironie appelle l'ironie.
    De plus, toute discussion est entravée par un long contentieux et l'intervention de tiers insultants.

    Bon courage pour vous et votre compagnon !

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    1. Allegra,

      Merci pour les encouragements, même si je ne vous les demandais pas. Je n'ai fait vague allusion à la santé de mon compagnon que parce que je n'ai pu traduire votre intervention sur mon blog que comme une mise en doute de la sincérité de ma note en terme de défection à la manifestation de Bruxelles en faveur des habitants d'Alep. Oui, j'y serais allée si tout allait bien dans ma vie privée.

      Je ne vous prends pas pour "cible" mais m'autorise à exprimer mes points de désaccord avec votre ligne éditoriale. Je le fais alors, je crois, sans jamais mettre en cause ses auteurs personnellement ni procéder par procès d'intention.

      Quant à Momo, ben, je vous laisse à vos certitudes.

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    2. La fin de l'article évoque les jihadistes "complaisamment" relâchés par Assad en 2011 ou 2012, mais si l'on veut bien se rapporter à cette époque, l'occident avait fait pression alors pour qu'il libère les prisonniers politiques, et incitait à un accord entre le régime (mais sans Assad) et la rébellion naissante. L'opposition démocratique dont on parlait alors ne s'est révélé être qu'un hologramme, elle n'a pas de consistance sur le terrain. Chacun sait désormais que la seule alternative au régime (qui avait longtemps assuré le pluralisme religieux) c'est le fondamentalisme wahhabite, c'est pourquoi les minorités religieuses soutiennent le régime -hormis les Kurdes, autonomistes-.
      En fait, l'erreur des occidentaux au début de la crise a été l'alignement sur l'axe sunnite, et avoir joué l'effondrement du régime, sans tenir compte de la complexité orientale. Le régime aux abois s'est trouvé acculé à l'escalade, et au bord de l'effondrement a été épaulé par l'allié russe, symétriquement à l'engagement occidental en Irak. Affirmer que les deux terrains n'ont aucun rapport est peu convaincant.
      Il faut un accord humanitaire pour sauver les populations civiles, mais comment obtenir un tel accord dès lors qu'on prend parti sur le front Ouest pour les mêmes mouvances que l'on combat sur le front Est?

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